Car, lui le président de l’Union Africaine (UA) nouvellement choisi, n'aurait plus le temps nécessaire à consacrer au Sénégal. La tâche qui l'attend dans une Afrique en proie à des tensions de toutes sortes est immense. Une explication plausible qui, malheureusement, n'a pas été suivie d’effets. Le président de la République qui avait déjà un « nom en tête », a préféré laisser les choses en l’état.
Bien avant les élections locales du 23 janvier 2022, Macky Sall avait élevé au niveau d’urgence le retour du Premier ministre supprimé après sa victoire en février 2019. Dans son entendement, il fallait désormais quelqu'un qui gère « le pays au quotidien ».
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Les locales marquées par une défaite de la mouvance présidentielle dans des villes stratégiques et importantes électoralement n’ont pas été décisives sur le choix du Chef de l’Etat. Macky a laissé passer l’orage. La décision de choisir un Premier ministre remisée. En attendant des élections législatives aux grands enjeux. Le 31 juillet 2022 a été en quelque sorte la confirmation de la dynamique «défaitiste» du pouvoir.
La percée si inédite , si puissante de l’opposition a bouleversé bien des plans. Sall qui a réussi à garder in extrémis une majorité absolue avec le soutien de Pape Diop de Bokk Gis Gis, est sans doute plus que jamais conscient que rien ne sera plus comme avant. Le voilà obligé d’avoir une claire et bonne lecture de la situation pour choisir un homme capable de faire face au contexte si lourd du moment.
Ce qui relève d’une gageure. L’heureux « choisi » pourrait être le « malheureux » tellement les défis politico-socio-économiques sont immenses. Il lui faudrait la somme de toutes les intelligences situationnistes pour espérer s’en sortir.