Disons-le tout net. Son succès serait le nôtre. Mais reconnaissons qu'il est en terrain miné. La guerre russo-ukrainienne est certes un conflit entre deux pays « frères ennemis » mais il est surtout une guerre entre une bonne partie de l’Occident et une Russie qui veut étaler ses tentacules et dominer ses voisins. Des éléphants qui se battent donc.
Ainsi le président Macky Sall joue aux «bons offices pour trouver une issue à la guerre russo-ukrainienne ».
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Les êtres insignifiants, fragiles qui ne pèsent rien sur la balance, risquent d’être écrasés. Le Sénégal et plusieurs pays du continent noir ont compris cette donne. S’ils se abstenus lors des différentes résolutions du Conseil de sécurité de l’Organisation des nations unies (Onu), c’est qu’ils savent que la neutralité est plus confortable.
Une attitude qui n’avait certes pas plu aux « grands de ce monde », qui avait irrité le président français Emmanuelle Macron, mais elle a le mérite de réaffirmer une certaine personnalité très importante en matière de relations diplomatiques.
Ce sont donc des non-alignés qui étaient Ukraine et en Russie pour une « mission de bons offices ». Et c’est pour un « plan de paix en dix points proposé par le Président Zelenski ». Que dira la puissance russe sur ce plan ? C’est là où réside toute la question. Il serait prétentieux et naïf de penser que cette mission pourrait faire changer Poutine de position. Illustration grave et éloquente : des frappes russes sur Kiew ont été constatées en pleine mission des présidents africains.
Les présidents - Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud), et Hakainde Hichilema (Zambie), ainsi que Azali Assoumani (Comores), qui dirige l'Union africaine - et des représentants congolais, ougandais et égyptien qui sont avec Sall, apprécieront. Mission périlleuse et incertaine. On leur souhaite un bon retour chez nous. Nous sommes si habitués des guerres, des dommages et des morts. Et nos conflits sans médiateurs.