Ousmane Sonko a déféré, jeudi 16 février 2023, à sa convocation par la cour d'appel de Dakar concernant la plainte pour diffamation déposée contre lui par l'actuel ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang. Non sans être accompagné par ses nombreux souteneurs et militants du parti Pastef/Les Patriotes. Après son passage au tribunal, Sonko, qui retournait à la Cité Keur Gorgui où il est domicilié, a été embarqué dans un véhicule de la gendarmerie pour être déposé chez lui. Mais, c'est la méthode utilisée par les forces de sécurité qui fait jaser. Il a été extirpé de force de son véhicule par les gendarmes qui ont brisé la vitre arrière.
Sur le chemin du retour du Tribunal de Dakar pour son procès en cours intenté par Mame Mbaye Niang, le chef de file de Pastef (opposition) a été rudoyé par les forces de sécurité.
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Depuis ces événements, le leader de Pastef ne cesse de recevoir des messages de soutien de ses homologues politiciens mais aussi de membres de la société civile et de défenseurs des droits humains.
Dans un tweet, le président du parti Awalé, Abdourahmane Diouf, reste persuadé que « la violence d’État exercée sur la personne de Ousmane Sonko, être humain, chef de parti et candidat à l’élection présidentielle est inacceptable ». « Ni notre histoire ni nos valeurs ne nous permettent de descendre à ce niveau », s'est-il indigné.
M. Diouf d'enchaîner : « Les dirigeants de ce pays doivent revenir à la raison et comprendre définitivement qu’il y a une vie après le pouvoir. De Touba la Sainte où je me trouve, je prie pour que Macky Sall nous laisse un pays apaisé et en état d’être gouverné convenablement. Le Sénégal mérite mieux. », a-t-il conclu.
Birahim Seck embouche la même trompette, le coordonnateur du Forum civil considère que « ces pratiques sont indignes dans une démocratie qui se veut un modèle en Afrique ».
De son côté, Seydi Gassama sermone les forces de l’ordre : « Le maintien de l’ordre, c’est un métier ; mais c’est aussi de l’intelligence face à des situations. Si on trouble plus l’ordre qu’on le maintient. », a tweeté le directeur exécutif de la section d'Amnesty International (AI) Sénégal.
Le procès Mame Mbaye Niang-Ousmane Sonko a été renvoyé une deuxième fois sur demande des avocats de l'opposant. L'audience est fixée au 16 mars 2023. Le plaignant a profité de l'occasion, une nouvelle fois, pour critiquer sévèrement l'accusé, le traitant de « menteur ». Dans ce dossier, outre la « diffamation », Sonko est accusé « d’injures » et de « faux et usage de faux dans un document administratif ». Selon lui, ce procès a pour seul but de le condamner et de le rendre inéligible à la présidentielle de 2024.
Pour autant, un autre procès se profile à l'horizon pour Ousmane Sonko, cette fois-ci pour « viols et menaces de mort », des faits que lui reproche une certaine Adji Sarr, une ex-employée d'un salon de massage basé à Dakar.