Réalisme communicationnel

Que retenir de la journée du vendredi 17 juin 2022 au Sénégal ?

sonko prières

La violence déversée dans les rues, la course-poursuite entre manifestants et forces de l’ordre, le désordre, les casses, la mort suspecte d'une citoyenne à Colobane, un autre garçon tué à Bignona, un autre à Ziguinchor, un mort à Dakar. Terrible bilan.

Les pleurs, le sang, les cris d’indignation.

Mais ce qui a vraiment attiré l’attention, le fait du jour, c’est sans nul doute le blocage d'Ousmane Sonko.

Le chef de l’opposition n'a pas pu se rendre à la manifestation interdite à la Place de la Nation.

Il a surtout été empêché de prière du vendredi. Un acte excessif bien exploité par la victime.

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Dans une mise en scène impeccable, le leader de Pastef a su rallier à sa cause une bonne partie de l’opinion au-delà même de son cercle de sympathisants et de militants.

Comme à son habitude, il a bien exploité son « temps » en mettant tous les atouts de son côté.

Ses échanges en live avec des policiers qui cherchaient laborieusement des explications, ont été de forts moments de communication magistralement utilisés.

Même scénario que lors de son arrestation en mars 2021 sur le chemin du tribunal de Dakar.

L’image d’un homme politique tout de blanc vêtu, au milieu d’une armada de gendarmes tout en noir, avait ému ici et là et avait participé à raviver la tension d’alors.

Les mêmes causes produisent forcément les mêmes effets. Sonko va engranger à lui seul les dividendes liés aux errements du pouvoir actuel.

D’autres opposants ont été malmenés et arrêtés. Un week-end de garde à vue. On parle peu d’eux. Ils sont relégués au second plan. Des seconds couteaux.

Macky Sall et les siens ne cessent d’engraisser Ousmane Sonko, faute de ne pas pouvoir le « tuer ». Tout ce qui ne tue pas…

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