Affaire Pape Alé Niang : les journalistes désertent les rédactions pour manifester

La Coordination des Associations de presse (CAP) a tenu, ce mercredi, un sit-in pour exiger la libération du journaliste Pape Alé Niang placé sous mandat de dépôt à la prison de Sébikotane.

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La CAP a tenu un conseil des médias à la Maison de la Presse Babacar Touré. Ce conseil a comme corollaire le conseil des ministres, réunion hebdomadaire présidé par le président de la République sur la gouvernance du Sénégal.

Le conseil des médias, lui, est organisé pour la sauvegarde de la liberté de presse. Et, pour exiger la libération immédiate de Pape Alé Niang, journaliste et directeur du site d’informations Dakarmatin. Réunis dans l’enceinte de la maison de la presse Babacar-Touré, où siègent plusieurs associations de journalistes, ils ont dénoncé l’arrestation du patron de Dakar Matin. ‘’Libérez Pape Alé !’’ lançaient les manifestants devant les photographes et cameramen de la presse nationale et étrangère, entre autres slogans.

La Coordination des associations de presse du Sénégal a prévu de tenir une marche de protestation contre l’arrestation du journaliste, vendredi à 15 heures, à Dakar. Le directeur du bureau à Dakar de Reporters sans frontières (RSF) pour l’Afrique subsaharienne, Sadibou Marong, considère l’arrestation du journaliste comme ‘’une tâche noire’’ sur l’image du pays. ‘’Nous sommes aux côtés de la Coordination des associations de presse pour manifester notre soutien à Pape Alé Niang. La prison, ce n’est pas sa place’’, a ajouté Marong, l’un des participants au sit-in.

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Une ‘’liste rouge’’

Le responsable de RSF estime que les autorités sénégalaises et les associations de presse du pays doivent se parler régulièrement pour construire ‘’des consensus durables, au-delà de l’affaire concernant Pape Alé Niang’’. "Le dialogue entre ces deux parties conduira à la dépénalisation des délits de presse et à une plus grande responsabilisation des professionnels des médias", a-t-il dit.

L’avocat Assane Dioma Ndiaye, venu apporter au journaliste emprisonné et à ses confrères le soutien de la Ligue sénégalaise des droits humains, a fait valoir le droit du public à l’information pour rejeter les faits reprochés à Niang. "S'il n'est pas libéré jusqu'au 1er décembre, le Comité pour la protection des journalistes, une association basée aux Etats-Unis, va mettre le Sénégal sur ‘’une liste rouge’’ comprenant les noms des pays où la liberté de la presse est bafouée", a dit le journaliste Momar Diongue, directeur de publication du quotidien Le Vrai Journal.

Pape Alé Niang a été arrêté depuis le dimanche 6 novembre 2022. Il est poursuivi pour les chefs d’inculpation de diffusion d’informations militaires non autorisées par la hiérarchie, de recel de documents administratifs et militaires et de diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions publiques.

Ce conseil des médias a aussi servi de cadre pour préparer la marche de ce 18 novembre 2022. Un jalon important du plan d’action mis en place pour la libération du journaliste Pape Alé Niang.

La Cap appelle à la mobilisation pour ce rassemblement. La manifestation va se tenir à partir de 15 heures à l’avenue Bourguiba. Elle va débuter à l’Ecole normale supérieure pour prendre fin au rond-point Jet d’eau.

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