Des familles réservent des caveaux pour le repos éternel de leurs membres. Le phénomène a pris une ampleur telle que les cimetières sont au bord de la saturation. Pour s’en convaincre, une équipe de Pulse s’est rendue au cimetière de Yoff, où on peut voir beaucoup de murettes de clôture, soit avec le nom de famille des réservistes, ou sans nom.
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Le cimetière de Yoff sera bientôt saturé. De peur de ne pas y être ensevelis, des familles assurent, bien avant leur mort, des places à leurs membres. En parcourant effectivement le cimetière, on constate qu’il y existe de nombreux caveaux vides, avec des noms de famille qui s'alignent. Au fond de l’aile Est du cimetière, après quelques minutes de marche à partir de la droite du portail, s’ouvrent en face les tombes des… vivants.
Elles se différencient de celles des morts par la grandeur de leur pourtour mais, sont vite reconnaissables par de curieuses indications soigneusement rédigées sur des pierres tombales, noir sur blanc, en lettre capitales : « RESERVE FAMILLE THIAM » ; « RESERVE FAMILLE DIOP » ; « RESERVE FAMILLE KA ».
À quelques mètres de cette zone, conversent des fossoyeurs inactifs aux abords de tombes inachevées. La superficie de la RESERVE FAMILLE KA est estimée à 5 m2 mais n’abrite pour le moment qu’un seul corps. Tous les deux autres « tombes » apparentes sont fictives bien qu’elles soient matérialisées par de fausses plaques anonymes.
Dans cette vidéo, le fossoyeur Mamour Faye, qui s’épanche sur les conditions de réservation d’espaces dans l’enceinte du cimetière, nous confie que les réservations de tombes sont désormais interdites par la mairie de Dakar. Ce que confirme le gestionnaire du cimetière, Mamour Faye, un militaire à la retraite.