Préparatifs de la Korité : les commerçants du ‘Marché HLM’ s’impatientent !

Dans la ferveur des préparatifs de la Korité, le Marché HLM vit déjà au rythme de la fête. Véritable centre d'affaires, ce haut lieu du commerce de la capitale sénégalaise est réputé pour les tissus aux designs et couleurs variés ainsi que d’autres accessoires qu’on y trouve. À une dizaine de jours de la fête de Korité, les commerçants disent rester sur leur faim alors que les ventes tardent à décoller.

Marché HLM

En cette matinée nuageuse, un vent frais souffle sur Dakar. Dans un coin de la capitale, l’ambiance est particulière, la place grouille de monde, nous sommes au Marché HLM. En effet, l’affluence est grande et le marché est plongé dans une ambiance festive. Entre la pollution sonore devant les différentes boutiques et les klaxons dus aux embouteillages sur la route principale, clients et vendeurs essaient de tirer leur épingle du jeu. Pour les occupants des lieux, cette affluence n’est qu’une apparence trompeuse, car selon eux, le mois est creux.

Longeant une allée où il est difficile de marcher sans se faire bousculer, nous avons fait la rencontre de Maodo Mbaye dans un atelier de couture. Coiffé d’un bonnet niassène, chapelet autour du cou et vêtu d’une belle tenue africaine de couleur jaune moutarde, le commerçant est venu récupérer des commandes. Le sieur Mbaye, de teint noir et d’une taille imposante, travaille dans la vente de tenues africaines traditionnelles depuis quelques années.

Les clients se promènent dans les allées du marché, observent les marchandises, les touchent pour en vérifier la qualité, discutent avec les vendeurs. Ces derniers n’hésitent pas à poursuivre les passants pour les inciter à prendre leurs produits. D’après Maodo, les clients viennent visiter mais n’achètent pas pour le moment. Il estime que c’est du fait que les clients n’ont pas encore d’argent.

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« Comparé à l’évènement de la Korité dernière, celle-ci est moins dense. C’est peut-être dû à toutes ces crises financières dont on parle. Il n’y a pas d’argent et les choses ne marchent pas comme on le voudrait. Les produits ne sont pas chers mais surement avec tous les événements notamment les élections, certains ont peur de sortir. Avec le temps, ils vont venir. On ne désespère pas », a expliqué Maodo.

Les étrangers sauvent les commerçants

Pour le moment, il fait savoir que ce sont les étrangers de la sous-région qui font ses affaires : « Nous travaillons en collaboration avec les tailleurs et revendons nos produits aux étrangers qui viennent se fournir au Sénégal. Il y a des Guinéens, des Gambiens, des Mauritaniens et des Maliens. Ils rentrent à 10 jours de la fête pour pouvoir écouler leurs marchandises ». En attendant, les derniers jours avant la fête qui marque la fin du mois béni du ramadan, le sieur Mbaye va se contenter des clients du pays.

Lors des grandes cérémonies culturelles et religieuses comme la Korité, les tenues traditionnelles sont très prisées par les Sénégalais. Ce qui justifie sans doute la présence de tous ces marchands ambulants qui vendent la même chose. Mouhamed est l’un d’eux. La trentaine révolue, le jeune homme fait savoir qu’ils attendent toujours leur retour d’investissements même si « ce n’est pas évident ».

« Acheter de la marchandise et la revendre est devenu un véritable casse-tête pour nous. Un investissement est accompagné de risques. Nous nous-en remettons à Dieu. Peut-être que les choses vont s’améliorer d’ici là. Chacun d’entre nous collabore avec un tailleur et nous avons également de fidèles clients qui savent où nous trouver », avance Mouhamed. Il soutient que certains partent directement voir les tailleurs au lieu d’acheter du prêt à porter. Il ajoute que pour les tenues africaines, ça dépend de la bourse du client : « Ça peut aller de 5 000 FCFA à 20 000 FCFA »

Les perruques moins prisées

Adeptes des belles toilettes, les Sénégalaises, surtout les jeunes filles, sont éternellement obsédées par le souci d’avoir une belle tête. Pour ce faire, elles font beaucoup recours à des perruques fabriquées, non pas avec des cheveux synthétiques, mais avec des cheveux naturels. Devant une grande boutique de tissus de tout genre, Mère Bineta expose ses perruques tressées qui coiffent les têtes de ses mannequins. Aidée par sa jeune fille, la dame travailleuse avec d’autres personnes pour la confection desdites perruques. Après un long marchandage avec trois jeunes filles, elle s’accorde à en vendre une moyennant la somme de 8 000 FCFA.

Mère Bineta indique les prix varient selon la qualité. Pour la confection, selon ses dires, il y a toute une chaine derrière. Elle estime toutefois que les clientes ne sont pas encore venues comparés aux années dernières : « Les femmes aiment se faire belle et il n’y a pas plus pratique que ces perruques. J’en fais la confection. Je suis également aidé par d’autres amis. En ce qui concernent la commercialisation, les temps sont un peu durs mais on espère les clientes vont venir en masse à la veille de la fête ».

Le fête de Korité sera célébrée dans quelques jour partout dans le monde. L’affluence est certes grande au Marché HLM mais les commerçants commencent à s’impatienter.

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