Sénégal : la carte de presse, « arme de destruction massive » [Opinion du Contributeur]

Serigne Saliou Gueye poursuivi pour usurpation de fonction de journaliste, outrage à magistrat, était notre professeur de français en classe de 4e au Cem Diery Fall de Bambey.

Serigne Saliou Guèye | Seneplus/Badji

Nous faisions partie des premiers élèves du jeune prof qui venait de démarrer une carrière d'enseignant. Il a été toujours un intellectuel brillant, doublé d’un grand pédagogue en plus d'être un passionné du journalisme. C'est d'ailleurs lui qui m'a demandé d'écrire mon premier article de presse différent des exercices littéraires de la classe de 4e.

Correspondant de plusieurs médias particulièrement du journal "Le Témoin" à Bambey, il a été, par la suite, à Dakar et continua d’exercer sa passion avec brio. Je quittais souvent l'Ugb pour venir lui rendre visite et assister à ses cours au collège. Aujourd'hui, on lui reproche d'être un "usurpateur" car n'ayant pas simplement une carte de presse nationale. Professeur, ton ancien élève formé au Cesti, formateur à ses heures perdues, lui aussi, risque gros. Il n'a pas encore cherché sa carte de presse. Il n'est donc pas journaliste ?

Si tel est le cas, nos prisons devraient alors faire davantage le plein. De nombreux journalistes sont dans la même situation. Cela illustre assez que le rôle de la carte de presse est en train d'être dévoyé. Elle devait servir à chasser les saltimbanques et les affairistes de la corporation et non d'humilier des personnalités comme Sesag Gueye qui peuvent apporter de la plus-value, avec leur expertise et leur professionnalisme.

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