Sénégal : un policier laissé pour mort lors des heurts avec les manifestants

Grièvement blessé, le Commandant de Police Pierre Malou, adjoint au détachement du Groupement Mobile d'Intervention (GMI) aux Parcelles Assainies, qui avait été annoncé mort par plusieurs médias, est bien en vie et admis en soins intensifs à l'Hôpital Fann de Dakar.

Neuf (9) morts dans le bilan provisoire des violentes manifestations au Sénégal suite à la condamnation du leader de l'opposition Ousmane Sonko, le 1er juin 2023.

De violentes manifestations ont éclaté, jeudi 1er juin 2023, dans plusieurs localités du pays suite à la condamnation du leader de l'opposition Ousmane Sonko. Un policier a été grièvement blessé lors de ces affrontements entre les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et les manifestants. Il avait même été annoncé mort par plusieurs médias locaux. Pierre Malou, est un commandant de Police expérimenté qui a notamment servi au sein de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali).

Alors que la violence des affrontements atteignait son paroxysme, jeudi après-midi, dans le quartier des Parcelles Assainies à Dakar, le détachement du cdt Malou a été pris à partie par des manifestants armés de pierres. Incapables de contenir l'assaut de ces derniers, les policiers ont été forcés de se replier vers leur fourgon blindé, mais ils n'ont pas pu empêcher le drame. Une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux montre des agents des FDS qui, ayant désespérément tenté de traîner avec eux leur collègue déjà inconscient sous les jets de pierres des émeutiers, finissent par l'abandonner à même le sol à la merci des assaillants.

Le ministre de l'Intérieur, Antoine Félix Diome, a annoncé, tard dans la soirée, neuf (9) morts à Dakar et Ziguinchor lors des affrontements sans préciser le nombre de victimes du côté des manifestants ou des FDS. Le gouvernement a également décidé de restreindre l'accès aux réseaux sociaux « d'où sont véhiculés des messages haineux », a indiqué l’autorité.

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Ousmane Sonko, acquitté des faits de viols et menaces de mort dont l'accuse Adji Sarr, a été condamné pour « corruption de la jeunesse », une infraction rangée dans la section « attentats aux mœurs » et prévue dans les articles 318 et suivants du Code pénal.

Jugé par contumace, le leader du Pastef écope de deux ans de réclusion criminelle et d'une amende de 600.000 FCFA à verser à la partie civile. Cette condamnation est une entrave sérieuse à l'éligibilité de Sonko pour la prochaine élection présidentielle prévue dans un peu moins de neuf (9) mois, a d'ailleurs reconnu un de ses avocats après l'annonce du verdict.

Poursuivie pour complicité, Ndèye Khady Ndiaye, propriétaire du salon de massage « Sweet Beauté », où les faits auraient été commis, a écopé de la même peine que l’opposant. Si cette dernière, enceinte de près de huit (8) mois a pu regagner son domicile, Ousmane Sonko, pourrait, lui, être arrêté à n'importe quel moment.

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