Touba: deux agents de santé encourent deux ans de prison pour homicide involontaire

Respectivement pharmacien et infirmier officiant à Touba, Papa Ndiogou Sarr et Abdou Mbacké Ly risquent deux années d'emprisonnement ferme. ils sont poursuivis pour homicide involontaire après la mort de leur patiente Yandé Sène, décédée deux jours après avoir été reçue par les deux accusés, d'après L'As.

infirmier arreté

Les deux prochaines années, Abdou Mbacké Ly et Papa Ndiogou Sarr risquent de les passer à la maison d'arrêt et de correction (Mac) de Diourbel. Ils ont comparu hier vendredi devant la barre du tribunal des flagrants délits de Diourbel pour répondre des chefs d'homicide involontaire, d'exercice illégal de la profession de médecine, d'exercice illégal de la profession de pharmacie, et de complicité desdits chefs.

Établi à Touba où il a implanté son dépôt de médicaments en plus d'un cabinet de consultation en médecine depuis 1999, Papa Ndiogou Sarr, qui est le représentant de la société pharmaceutique Dinapharm, recrute en 2019 l'infirmier Abdou Mbacké Ly. Et des années durant, tout marchait comme sur des roulettes pour les deux amis jusqu'au 19 février 2024.

En effet, ce fameux jour, ils reçoivent la visite dans la matinée des éléments du commissariat spécial de police de Touba. Munis d'un mandat d'arrêt, les policiers embarquent Papa Ndiogou Sarr et Abdou Mbacké Ly. Ce n'est qu'une fois au commissariat que ces derniers ont compris les motifs de leur arrestation.

Yandé Sène, leur patiente de soixante-sept ans, venait de rendre l'âme à l'hôpital Matlaboul Fawzeyni de Touba après avoir souffert de violentes douleurs. Un décès survenu après que la défunte a été traitée au cabinet de consultation de Papa Ndiogou Sarr où des médicaments lui auraient été administrés.

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Présentés au tribunal au terme de leur garde à vue, ils ont été placés sous mandat de dépôt. Devant le juge hier, Papa Ndiogou Sarr a d'emblée indiqué qu'il vendait des compléments alimentaires et non des médicaments.

«Nous n'avons jamais hospitalisé quelqu'un ni même prodigué des soins à quiconque depuis 2014. Aujourd'hui, on nous reproche la mort de notre patiente Yandé Sène parce que deux jours avant, elle a consommé nos produits. Mais je pense qu'on ne peut nous poursuivre d'homicide involontaire dans la mesure où il n'y a pas eu d'autopsie pour connaître les causes de sa mort. Elle est venue chez nous vendredi. Elle est décédée le samedi. J'ai été convoqué le dimanche et arrêté le lundi», s'est défendu Papa Ndiogou Sarr.

Quant à l'infirmier Abdou Mbacké Ly, il a déclaré avoir été recruté par Papa Ndiogou Sarr pour donner des conseils aux patients et leur indiquer les compléments alimentaires adéquats pour leur santé.

"Mon travail se limitait à recevoir les clients pour leur indiquer quels compléments alimentaires de Dinapharm prendre. Quand la dame Yandé Sène est venue me voir, elle m'a dit qu'elle avait fini de faire le tour des hôpitaux de Touba sans parvenir à guérir. Elle m'a dit qu'elle n'arrivait plus à manger et qu'elle souffrait surtout de problèmes gynécologiques et gastriques. Je lui ai conseillé de prendre des compléments alimentaires. Et dès le lendemain, ses parents sont venus m'informer qu'elle allait beaucoup mieux et qu'il lui fallait renouveler les produits. Je ne pose pas d'acte médical. Je me limite à conseiller sur des produits alimentaires de Dinapharm aux patients après les avoir écoutés», a déclaré Abdou Mbacké Ly.

Aux allégations de Papa Ndiogou Sarr indiquant qu'il n'y a pas eu d'autopsie, le juge a répondu qu'il y a bel et bien eu une autopsie qui a permis de découvrir le contenu de l'estomac de la dame Yandé Sène. Or, l'autopsie indique que des compléments alimentaires utilisés comme un somnifère très dangereux peuvent entraîner la mort parce qu'une certaine dose devient fatale.

Convaincu de la culpabilité des prévenus, le procureur Papa Khalil Fall a requis deux ans de prison ferme contre eux. Un réquisitoire réfuté par Me Assane Dioma Ndiaye et son collègue Cheikh Ngom de la défense. Invitant le tribunal à relaxer leurs clients, les deux avocats ont listé les errements dans le dossier qui, selon eux, ne permet pas au tribunal de déterminer la culpabilité des prévenus.

Ils ont plaidé la relaxe à titre principal, et la relaxe au bénéfice du doute à titre infiniment subsidiaire. Le verdict sera rendu le 04 juin prochain. D'ici là, Papa Ndiogou Sarr et Abdou Mbacké Ly restent en prison.

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