Ce qui va se passer si PAN n'est pas libéré ce vendredi

Intensifier la lutte, en boycottant les activités gouvernementales et en faisant une journée sans presse. C’est ce que compte faire la Cap, si jamais Pape Allé Niang n’est pas libéré demain, à la suite de son audition dans le fond.

Le journaliste Sénégalais Pape Alé Niang

Depuis un mois, le journaliste d’investigation Pape Allé Niang est en prison. Il va être entendu dans le fond, aujourd'hui vendredi 9 décembre 2022. N’empêche, la mobilisation ne faiblit pas, pour sa libération. Hier, la Coordination des acteurs de la presse (Cap) a tenu un ‘’conseil des médias’’. À l’issue de la rencontre, Ibrahima Lissa Faye, membre de la Cap, a informé qu’ils vont aller vers des actions non conventionnelles, si PAN n'est pas libéré demain, à l'issue de son audition au fond.

‘’Nous comptons décréter 48 heures de boycott de la presse, avant de faire une journée sans presse. Mais nous y travaillons, car cela demande une certaine démarche. Nous espérons ne pas en arriver à ce stade. Le combat se poursuit. Le moment venu, nous allons agir. Tous ceux qui doivent être mis au courant le seront. L'État a reçu un signal fort dans ce combat. Il ne peut pas faire la sourde oreille. Ceux qui doivent parler avec le président doivent le faire’’, lance le journaliste.

Il souligne que le Sénégal a un journaliste en prison, depuis un mois. Et c’est le seul dans cette situation en Afrique de l’Ouest. ‘’C’est une honte. Cela nous a surpris. Soit ils vont le laisser rentrer chez lui, soit nous allons entrer dans une nouvelle ère de bataille. Nous n'allons pas dire nos stratégies, mais ce sera intense. Qu’ils ouvrent les prisons, car nous tous irons en prison. On ne badine pas avec la liberté de la presse. Nous espérons ne plus tenir un conseil des médias prochainement. Cela ne doit plus se reproduire. Nous sommes prêts à tout, pour y arriver. Nous n’avons pas peur d’aller en prison’’, prévient le patron de ‘’Pressafrik’’.

Il ajoute : ‘’Nous sommes prêts à tout, pour la liberté de Pape. On est dans un contexte très tendu. D’ici la Présidentielle de 2024, tout est possible. On ne va pas attendre que deux ou trois journalistes soient envoyés en prison pour nous faire entendre. Non, on va se lever avant. L’audition dans le fond nous a poussés à ne pas agir. Mais si rien n’est fait, on va passer à la vitesse supérieure. Tout dépendra de l’issue. S’il est libéré, nous allons nous concentrer sur les assises de la presse. Au cas contraire, nous allons intensifier le combat. Car nous sommes tous en sursis.’’

Pour sa part, Alassane Seck de la Ligue sénégalaise des droits humains a demandé que Pape Alé mette fin à sa grève de faim. ‘’Ce n'est pas pour sa personne, mais il a une famille. Nous voulons qu'il mette fin à cette diète, d'autant plus qu'il sera entendu demain dans le fond. Nous avons eu la promesse que beaucoup d'avocats vont être à ses côtés pour le soutenir, s'il y a procès. C'est un combat de principe, chez nous. Nous le soutenons. Qu'il suspende sa grève. Le combat est déjà gagné. Nous sommes fiers de cette mobilisation’’, a soutenu M. Seck.

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De son côté, Momar Diongue a indiqué que si rien n'est fait pour PAN, ils vont passer à la vitesse supérieure. ’’Nous n’excluons pas un boycott des activités gouvernementales ou une journée sans presse. Ce qui sera gravissime. Nous ne pensons pas en arriver là. Nous souhaitons qu’au pire des cas, le vendredi, qu'il puisse bénéficier d’une liberté provisoire. De notre côté, on doit maintenir la pression pour que PAN puisse être libéré’’, a indiqué le patron du ‘’Vrai journal’’.

Sur cette même lancée, Serigne Saliou Guèye du journal ‘’Yor-Yor’’ a aussi souhaité l’intensification du combat. ‘‘Si on n’accentue pas la lutte, PAN risque de passer plus de temps. On doit augmenter la pression. Je suis dans leur liste, paraît-il, mais ce n'est pas un problème. L'essentiel est que je sois quitte avec ma conscience. Le combat de la presse est assez large, on doit le continuer. Personne n'est à l'abri. Si PAN reste encore longtemps dans la prison, nous serons les responsables. Nous avons devant nous des gens qui ne connaissent que la pression, donc mettons les sous pression’’.

‘’Fédérons toutes les forces de ce pays’’

Aliou Sané du mouvement Y en a marre a, quant à lui, fait des recommandations fortes. ‘’Je souhaite que ce conseil de presse se mute en un conseil de la démocratie. Cet emprisonnement participe à un choix d'un État antidémocratique. Les activistes sont en prison pour des causes qui auraient dû être gérées en flagrant délit. Il y a aussi d’autres qui sont en prison pour des raisons politiques. Demain, on peut être à leur place. Il faut que les forces se retrouvent pour mener ce combat. Il est hors de question qu'on refasse cela pour un autre journaliste. Fédérons toutes les forces de ce pays. C’est ma suggestion. Qu’on tienne demain, vendredi dans l'après-midi, un grand rassemblement pour rassembler tout le monde et faire libérer tous les otages politiques’’, a lancé l’activiste.

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