Le Premier ministre Ousmane Sonko a profité de sa rencontre avec les organisations patronales pour livrer des propos forts sur la fiscalité et l’économie nationale. Dans un discours sans détour, rapporté par SeneNews, il a tenu à rappeler que l’existence même d’un État repose largement sur les recettes fiscales. « J’ai entendu certains dire qu’un pays ne vit pas de fiscalité. Et un pays vit de quoi alors ? », a-t-il lancé avec insistance. Pour lui, la fiscalité reste la principale ressource publique, aux côtés de la dette, de l’aide au développement et de la monnaie, cette dernière étant limitée par l’absence d’une politique monétaire souveraine. « La dette elle-même est une forme de fiscalité différente. Car on emprunte aujourd’hui, mais on rembourse avec la fiscalité de demain », a-t-il expliqué.
ousmane sonko audience avec Artistes
Sonko a tenu à rassurer le secteur privé sur sa conception des réformes fiscales à venir. « Je suis partisan d’une politique fiscale avec des taux les plus modérés possibles et une assiette la plus large possible. C’est ce que nous mettrons en œuvre dans la réforme fiscale », a-t-il précisé. L’objectif affiché est de garantir une meilleure qualité des biens et services publics, tout en élargissant l’assiette fiscale de manière équitable. Au-delà de la fiscalité, le chef du gouvernement a aussi montré une sensibilité particulière aux réalités du terrain. « Les difficultés ponctuelles, comme un entrepreneur du BTP qui peine à payer ses salariés, me touchent profondément. Si j’avais les moyens de régler toute la dette intérieure immédiatement, je le ferais », a-t-il confié.
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Enfin, il a insisté sur la nécessité d’adopter des solutions structurelles et durables pour l’économie sénégalaise, loin des calculs électoraux. « Nous ne sommes pas là pour cibler la prochaine élection. Il faut avoir le courage de prendre des décisions structurelles qui bénéficieront au pays sur le long terme », a-t-il conclu. Par ces propos, Ousmane Sonko réaffirme sa volonté de réformer en profondeur la fiscalité sénégalaise et d’accompagner les acteurs économiques vers une plus grande stabilité, tout en témoignant de son empathie face aux réalités sociales et professionnelles du pays.